Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/236

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LE CHAT PARLANT


Par le val hérissé, caverneux et stagnant,
Le crépuscule marche à pas de revenant,
Brouillant l’horizon vide et les routes étroites
Qu’un lent déluge inonde avec ses larmes droites.
Dans une vieille chambre aux meubles non moins vieux
Qui, sous le jour mourant des carreaux pluvieux,
Semblent vouloir conter les mystères qu’ils gardent,
Un ermite et son chat, distraits, s’entre-regardent,
Bizarres, singuliers, fantastiques tous deux,
Au milieu de l’horreur qui s’accroît autour d’eux.