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L’EMPOISONNEUR


L’homme est le timoré de sa vicissitude,
Creuseur méticuleux de ses mauvais effrois,
Il s’invente un calvaire, il se forge des croix
Et reste prisonnier de son inquiétude.

C’est pourquoi sa détresse emplit la solitude ;
Il opprime l’espace avec son propre poids,
Et dans l’immensité, comme dans de la poix,
Traîne son infini dont il a l’habitude.