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Et que l’âge rend délétère,
Hélas ! voilà l’homme, et c’est tout :
Pauvre machine qui s’altère
Et s’en va du je ne sais où
Au je ne sais quand du mystère.
L’avenir dépend d’en dessous :
Le trépas a pour tributaire
Ce vague et vétilleux notaire
Qui rédige nos songes fous
Sans garantir son ministère.
C’est pourquoi comme des hiboux
Muets et figés dans leurs trous
Au creux d’un humble monastère,
Tous nos projets devraient se taire
Et s’immobiliser en nous,
Au fond de l’âme solitaire.