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Cependant qu’elle est le vampire
De sa prison pleine d’effrois
Qu’elle incise à tous les endroits,
Pompe, resaigne et réaspire,

Le corps, ce contenant charnu
Dont la matière fait l’extase,
S’épanouit quand il écrase
Les élans de son contenu.

Plus se dilate l’enveloppe,
Plus le venin est à l’étroit ;
Et de même, l’étui décroît
Quand le poison se développe.

Ensemble à leur brancard d’ennui
Où le fouet du Temps les harcelle,
L’âme cherche sa route à elle,
Le corps veut son auberge à lui.