Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/10

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


L’ABÎME



LE FACIÈS HUMAIN


 
Notre âme, ce cloaque ignoré de la sonde,
Transparaît louchement dans le visage humain ;
— Tel un étang sinistre au long d’un vieux chemin
Dissimule sa boue au miroir de son onde.

Si la face de l’homme et de l’eau taciturne
Réfléchit quelquefois des lueurs du dedans,
C’est toujours à travers des lointains très prudents,
Comme un falot perdu dans le brouillard nocturne.