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âge est susceptible de soins par raport aux mœurs, pourquoi ne le sera-t-il pas aussi par raport à l’étude ? Que peuvent-ils faire de mieux, depuis qu’ils sont en état de parler ? car il faut bien qu’ils fassent quelque chose. Je sai bien (c’est toujours le même Auteur qui parle) que dans tout le tems dont il s’agit ces enfans ne pourront pas autant avancer, qu’ils le feront dans la suite en une seule année. Mais[1] pourquoi mépriser ce petit gain, & ne pas mettre à profit cette avance quelque médiocre qu’elle soit ? Car cette année qu’on aura ainsi gagnée sur l’enfance, accroitra à celles qui suivent, &, somme totale faite, mettra l’enfant en état d’apprendre plus de choses qu’il n’auroit fait sans cela. Il faut donc tâcher de ne pas perdre ces premiéres années, d’autant plus que les commencemens de l’étude ne demandent presque que de la mémoire ; & l’on sait que les enfans n’en manquent pas.

Je trouve encore un autre avantage dans cette pratique, c’est de plier de

  1. Cur hoc, quantulumcunque est, lucrum fastidiamus ?... Hoc per singulos annos prorogatum, in summam proficit ; &, quantum in infantia præsumptum est temporis, adolescentiæ acquiritur.