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Dieu fait pauvre & anéanti pour elles.

En supposant, comme je le fais, que l’étude de la langue latine ne convient point au commun des filles, à quoi faut-il donc les appliquer quand elles sont dans un âge plus avancé ? C’est ce que je vais exposer d’une maniére succinte.

§. II.
Lecture. Ecriture. Arithmétique.

Je suppose que dans les années précédentes les jeunes filles ont appris à bien lire & à bien écrire : c’est une partie de l’éducation des filles qui est trop négligée. Il est honteux, dit M. de Cambrai, mais ordinaire, de voir des femmes qui ont de l’esprit & de la politesse, ne savoir pas bien prononcer ce qu’elles lisent. Ou elles hésitent, ou elles chantent en lisant : au lieu qu’il faut prononcer d’un ton simple & naturel, mais ferme & uni. Elles manquent encore plus grossiérement pour l’orthographe. On ne doit pas leur faire un crime de cette ignorance presque générale dans leur sexe, & qui, par cette raison, semble ne le pas deshonorer. Mais pourquoi