pour toujours. Je[1] n’ai pas, dit-il, si peu de connoissance de la foible complexion des enfans, que je prétende qu’on doive dès lors les presser vivement, & exiger d’eux une forte application. Il veut que ce soit un jeu, & non une étude ; un amusement, & non un travail sérieux. On peut leur raconter des histoires agréables, mais courtes & détachées : leur faire de petites questions qui soient à leur portée, & dont on leur fournisse la réponse par la maniére adroite dont on les interroge : leur laisser le plaisir de croire que c’est de leur propre fonds qu’ils l’ont tirée, afin de leur inspirer le desir d’apprendre : les louer de tems en tems, mais avec sobriété & sagesse, pour leur donner de l’émulation, sans trop enfler leur amour propre : répondre à leurs questions, & toujours avec justesse & selon la vérité : refuser quelquefois de les laisser étudier quand ils le demandent, pour augmenter leur ardeur par cet innocent artifice : n’emploier jamais dans cet âge la contrainte, ni la violence, & encore moins
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