Urbano, « qui ne voulait pas travailler »,[1] — et qui avait bien raison ; car, lorsqu’il travaillait, c’était pour gâter irrémédiablement par sa maladresse le Christ de la Minerve, — fut, pendant une maladie, l’objet de ses soins paternels ;[2] il appelait Michel-Ange : « cher comme le meilleur père ». — Piero di Giannoto fut « aimé comme un fils ». — Silvio di Giovanni Cepparello, sorti de chez lui pour entrer au service d’André Doria, se désole, et le supplie de le reprendre. — L’histoire touchante d’Antonio Mini est un exemple de la générosité de Michel-Ange envers ses aides. Mini, celui de ses disciples, qui, d’après Vasari, « avait bonne volonté, mais qui n’était pas intelligent, » aimait la fille d’une pauvre veuve de Florence. Sur le désir de ses parents, Michel-Ange l’éloigna de Florence. Antonio voulut aller en France.[3] Michel-Ange lui fit un don royal : « tous les dessins, tous les cartons, la peinture de la Léda,[4] tous les modèles qu’il avait faits pour elle, aussi bien en cire qu’en argile ». Muni de cette fortune, Antonio partit.[5] Mais la mauvaise chance qui frappait les projets de
- ↑ Vasari décrit ainsi les aides de Michel-Ange : « Pietro Urbano de Pistoie était intelligent, mais ne voulut jamais se donner de peine. Antonio Mini eût bien voulu ; mais il n’était pas intelligent. Ascanio della Ripa Transone se donna de la peine ; mais il n’arriva jamais à rien. »
- ↑ Michel-Ange s’inquiète de ses moindres bobos. Il s’intéresse à une coupure qu’Urbano s’est faite au doigt. Il veille à ce qu’il s’acquitte de ses devoirs religieux : « Va à confesse, travaille bien, fais attention à la maison… » (Lettres, 29 mars 1518)
- ↑ C’était déjà avec Antonio Mini que Michel-Ange avait voulu passer en France, après sa fuite de Florence, en 1529.
- ↑ Le tableau qu’il avait fait pendant le siège, pour le duc de Ferrare, mais qu’il refusa de lui donner, parce que l’ambassadeur de Ferrare lui avait manqué de respect.
- ↑ En 1531.