CHAPITRE IX.
LA DÉCADENCE ITALIENNE.
��Scepticisme et dévergondage des cours italiennes au dix-septième siècle. — Corruption du goût. Palestrina supplanté par Kapsberger. Mise en scène et virtuosité. — Décadence intellectuelle. Bouffonnerie sénile des poèmes d'opéra. Quelques livrets. Cicognini. Stampiglia. Esthétique dramatique du dix-septième siècle. Satire de Marcello. — Corruption morale. Scan- dales des théâtres de Rome. Luttes d'Innocent XI et d'Innocent XII contre l'immoralité. Les papes vaincus par l'Opéra.
Les grands hommes de la Décadence. Stradella. Alessandro Scarlatti. Leur richesse, leur beauté, leur paresse et leur vide. — Ce que le monde doit aux Italiens; ce qu'il était en droit de leur réclamer encore. — Les Ita- liens ont créé le drame lyrique, esquissé toutes ses formes; tout l'art moderne s'ébauche en eux. — Ils n'ont pas été tout ce qu'ils devaient être. La musique n'a pas eu son Raphaël.
Eclat et séduction de cette Décadence voluptueuse; elle a pu faire l'illusion de l'âge d'or de l'Opéra.
��L'Opéra arrivait à peine à la pleine possession de ses forces , qu'il se trompait de chemin , et la décadence se révélait en son épanouissement.
Poésie et musique étaient piquées au cœur par le scepticisme , par une ironie brillante, un dandysme indifférent. L'art profond du seizième siècle s'était corrompu, à vivre dans les cours bla- sées de l'Italie. Il avait appris à ne leur plus parler qu'un langage digne d'elles, vide comme leur pensée. Dès 1630, Palestrina était traité d' « antiquaille (1); » les plus sérieux artistes, un Doni, n'étaient pas éloignés de trouver son style inculte et sauvage. Un
��(1) « Ammiro anch' io quella famosa musica dol Palestrina, cho fu cagione che il concilio del Trento non bandisso la musica dello chiesc, pcrô qucsto cose si hanno orà in pregio, non per scrvirsenc, ma pcr consorvarlo o to- nerle riposte in un museo, coino bellissime anlicaglie. » (Piotro dolla Vallo.)
�� �