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musique ; de tous , il devait fournir la carrière la plus éclatante et finir par absorber en lui , jusqu’à le personnifier, l’art lyrique italien.

Naples avait brillé au premier rang de la musique madrigalesque à la fin du seizième siècle (1). Mais à cette époque de production succéda une période stérile où l’on ne trouve guère à noter que des virtuoses (2). On peut même s’étonner qu’elle ait été si peu curieuse de goûter la nouveauté des spectacles musicaux (3). Ce sont ses maîtres espagnols qui les y introduisirent, sous une forme bien barbare encore. Telle, la fête du 17 octobre 1630 (4), au palais royal, spectacle monstrueux, mêlé de chœurs, de ballets et de canzoni, où l’on voit danser trois nains, quarante-huit cavaliers, six cygnes, un cheval qui vole, et qui fait naître un fleuve d’un coup de son sabot; le Parnasse, Apollon et les Muses ; les Cyclopes dans leurs grottes ; les Champs-Elysées , tout le matériel défraîchi d’une imagination paresseuse et puérile. La poésie était du cavalier Giambattista Basile (5),

��di Napoli, e i suoi conservatorii, 4 vol. in-4o, 1881-3. — Benedetto Croce, I teatri di Napoli, sec. XV-XVIII, Naples, 1891. — Michèle Scherillo, Storia letteraria dell’ opéra buffa napoletana, dalle origini al principio del secolo XIX. Naples, 1883.

(1) Le prince de Venosa (voir page 32), Dentice, Caracciolo, Nenna..., etc.

(2) Adriana Basile, mère de Leonora Baroni. Camilla Guindaccia..., etc.

(3) Le madrigal dramatique de Vecchi et la bouffonnerie insensée de Banchieri triomphent encore à Naples, vers 1645, quand tout le reste de l’Italie est conquis par la monodie et le style récitatif. Voir Pier Antonio Giramo, Il Pazzo , con la Pazza , ristampata, et uno Hospedale per gl’ infermi d’ amore. Dédié ail’ Altezza Serenissima D. Anna de Medici, principessa di Toscana. — Naples, vers 1645, à 1, 2, 3, 4 et 5 voix, 70 pages.

Dédie. : « A chi meglio potea dedicare questo Hospedale, che à V. A. S. i cui sguardi honesti , e santi di quegli occhi Medici potenti possono guarire tutte queste infirmita... »

Arrivent tour à tour dans YHôpital d’amour, l’Amante ferito, pazzo, cieco, vecchio, povero, ardito, geloso... , etc. (ainsi que dans les Veglie di Siena, les Humori variï). Unique exemplaire à la Biblioth. nat. de Florence.

Il faut pourtant rappeler que Luigi Rossi, le célèbre Luigi, si connu en France, où il introduisit l’opéra, était de Naples. Mais il n’y resta point; dès 1620 il est à Rome, et vers 1640 à Paris (voir plus loin).

(4) Pour la reine Marie d’Autriche, sœur de Philippe IV, mariée à l’archiduc Ferdinand, qui reste à Naples jusqu’en décembre 1630. — D’autres fêtes à peu près analogues avaient eu lieu au carnaval 1618 et en 1629.

(5) Basile, Monte Parnaso, mascherata, 1630. Naples. — Il faut noter parmi les Egloghe de Basile, publiées à Mantoue en 1613, une très courte Venere addolorata, favola tragica , da rappresentarsi in musica, datée de Naples, 5 sept. 1612. — Basile était d’une famille très musicienne et avait passé plusieurs années à Mantoue, au temps de Monteverde.