et frais, qui va de Montevorde à Caldara, Lotti et Marcello (1680-1739), par Legrenzi (1625-1690), Sacrati, Ziani, Pallava- cino, Dom. Freschi et Gabrielli, la musique s’éloigne de jour en jour du peuple.
Dès le temps de Cavalli, son rival Marc- Antonio Gesti (1), le seul qui puisse être rapproché de lui sans trop de désavantage, est un artiste de la race des Florentins, un de ces musiciens délicats et brillants, qui font partie du luxe des aristocraties. Au reste, ce Vénitien n’est pas de Venise, mais de Florence ou d’Arezzo, et les plus célèbres de ses œuvres sont écrites en Autriche pour le théâtre de cour (2).
Gesti est surtout rare et précieux dans l’expression des sentiments tendres et des subtilités du cœur. Sa musique est d’un charme amoureux, un peu alangui, rêveuse et mélancolique. Ses harmonies sont délicates, fines et souvent inattendues (3). Il a je ne sais quelle grâce élégiaque, et une noble morbidezza. C’est bien le poète d’une élite raffinée. Il n’est pourtant pas sans force (4), et il continue Cavalli sur deux points, la recherche du
avec chœurs et opéras pour solos. Les premiers comprennent la période de 1639 à 1642, plus la Doriclea de 1645 et la période française (1662-65).
(1) L’abbé Cesti, né vers 1620, mort vers 1669 à Venise, maître de chapelle à Florence en 1646, ténor des chanteurs d’Alexandre VII le 1 er janvier 1660, maître de l’empereur Léopold I er . Sa vie est assez mal connue.
(2) Voici la liste de ses œuvres connues : 1649. Orontea, Hiac. Cicognini. SS. Apostoli.
1651. Cesare amante, Rivarotta. SS. Giov. et Paolo.
De 1654 à 1663 il y a un vide dans la biographie de Cesti.
f 1662. Serenata pour l’anniversaire du grand-duc Cosme (Bibl. de Vienne).
f 1662. La magnanimita d’Alessandro, Innsbruck (Bibl. de Vienne et de Munich).
f 1665. Il principe generoso, Innsbruck (Bibl. de Munich).
t 1666. Tito, S. Giov. et Paolo (S. Marco de Venise).
f 1666. Neltuno et Flora festeggianti, pour l’anniversaire de l’impératrice (Bibl. de Vienne).
f 1666. Il pomo d’oro (Bibl. de Vienne).
f 1667. La Dori , Apolloni (jouée dès 1661 à Florence), S. Giov. et Paolo (Bibl. S. Marco; British Muséum)).
f 1667. Semiramide. Vienne.
f 1667. Le Disgrazie d’amore. Vienne (l’empereur Léopold en compose la Licenza) (Bibl. de Munich).
f 1669. L’Argia, Apolloni. S. Salvatore (Bibl. S. Marco).
f 1674. La Schiava fortunata, Moniglia. S. Mosè (continué par M. A. Ziani, après la mort de Cesti.
(3) Il fait grand usage des tierces diminuées.
(4) Voir le Pomo d’oro.