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LES ESSAIS D'OPÉRA POPULAIRE EN ITALIE. 161

à ce spectacle, qui dura cinq heures, et où le machiniste, le poète et le musicien concoururent aux jeux les plus variés et les plus amusants de la mise en scène (pluie, grêle, orage, batailles, cavalcades , etc.). Un acte est surtout remarquable. C'est un tableau de vie populaire, qui fit l'admiration du public, et assura la renommée de la pièce. Vittori y prit l'idée de sa comédie (1). — Nous sommes transportés à la « foire de Farfa (2). » Le début du dernier acte de Carmen peut en donner une idée ; mais les proportions de la comédie de Marazzoli sont plus vastes. C'est véritablement un peuple qui s'agite sur la scène. La partie d'or- chestre est presque nulle ; mais la multitude des voix se presse et s'appelle, en un joyeux tumulte. Je suppose que Virgilo Maz- zocchi , avec son amour du grand et du colossal , a dû élargir le plan de Marazzoli, et joindre au goût pittoresque de son colla- borateur, cette tendance épique, et l'habileté qui le caractérise à manier les grandes masses chorales. Les cris des marchands se mêlent ; vendeurs et acheteurs s'interpellent ; des promeneurs passent en causant ; des grands seigneurs dans leurs carrosses ;

��carro tirato da buovi, una lettiga condotta da muli con una persona dentro, uno sopra un cavallo che la seguitava et ogni cosa vera et viva; et un'altra che figurava la parte del palazzo del card. Antonio , che guarda nel suo giardino, e dove per ordinario si giuoco alla pillotta (balle). In ambidue apparivi una grandissim'a quantità , e varietà di gente, di carrozze, di ca- valli, di lettighe, di giocatori da pillotta e di spettatori. — Vi fu anche un improviso imbrunimento d'aria con lampi , tuoni , et un fulmine , che passô per la scena, e successe parimente grandine, e pioggia. — Inoltre un abbat- timento di sedici con spade e pugnali furiosissimo , e grandem'ente immi- tante il vero... » Montecuccoli joint à son récit la a Narrazione in stampa, » mais nous l'avons perdue.

Les Avvisi di Roma du 5 mars 1639 complètent ces renseignements, et parlent des « Intermedii apparenti tra quali è maravigliosa l'apparenza délia fiera di Farfa, cosi ben disposta che contiene artisti et mercanti d'ogni sorte, che parlando in musica vanno procurando di vendere le merci, et opère loro, ma di piii vi vengono alcuni mercanti a cavallo parimente veri, vi si vede parimente il passaggio di carrozze et il corso d'un palio , et in fine l'effetto che fa il sole quando tramonta; et nelle est intermedio si vede l'apparenza del giardino del palazzo di sigg. Barberini con il gioco délia pilotta, passaggio di carrozze, cavalli et lettighe, et cose simili che recano gran stupore... »

M. Ademollo rappelle un petit incident de la représentation : lo cardinal Antonio faisant sa police lui-même, et, pour faire de la place aux gens de marque, chassant à coups de bâton un de ses invités, un jeune homme de bonne mine.

(1) La Foire de Palestrina. Voir plus haut.

(2) Acte II, scène dernière, p. 172-250.

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