DÉVELOPPEMENT DE L OPÉRA ARISTOCRATIQUE EN ITALIE. 139
Rospigliosi (1). Né à Pistoie le 27 janvier 1600, il avait, comme tous les Toscans, la passion du théâtre; auditeur à la légation du cardinal Francesco Barberini en Espagne, il le suivit à Rome et s'attacha à sa fortune. Pour conserver la faveur des Barberini, le jeune archevêque de Tarse in parlibus n'eut qu'à s'abandonner à son goût naturel. Il est assez piquant d'entendre ce futur pape traiter « les poètes, de dieux, » et « Dieu, de poète (2); » de le voir adresser de galants sonnets à des cantatrices (3), dont il chante les beaux yeux, « i lumi ardenti (4), » et qu'il nomme des sirènes « dolce sirena. » — Entre ces papes et ceux de la Renaissance, il n'y a qu'une différence de taille; la nature est à peu près la même. Il est vrai que chez ceux du dix-septième siècle, le bel esprit prend le pas sur le grand seigneur. Léon X et Jules II agissaient, faisaient écrire. Clément IX écrit lui-même ; il pu- blie (5). On connaît de lui une dizaine de drames ou comé- dies (6). Grescimbeni et Quadrio en ont fait d'absurdes éloges.
��caméra de Christine de Suède. Il mourut en 1662. — Il collabora souvent avec Antonio-Maria Abbatini, de Città di Castello (1595-1677?), élève de Nanini , maître de chapelle à Orvieto , puis au Latran (1626-1628), et trois fois à Sainte-Marie-Majeure (1645-46, 1649-1657, 1672-1677). C'est Abbatini qui conseilla la publication des hymnes de Palestrina. — Son élève, Dome- nico dal Pane, donne quelques renseignements sur lui dans la dédicace de son second livre de madrigaux (1678).
(1) Giulio Rospigliosi, nonce à Madrid, de 1646 à 1653, cardinal le 9 avril 1657, secrétaire d'Etat d'Alexandre VII, et pape le 20 juin 1667, sous le nom de Clément IX; mort le 9 décembre 1669.
(2) « Come vi fu chi chiam6 Dio poeta, non erra chi chiama i poeti divini. » (Discorso sull'Elezione di Urba.no VIII, poème de Francesco Bracciolini, juillet 1628.)
(3) Leonora Baroni.
(4) « Vivi e i lumi ardenti scoccan dal vago ciglio amabil pena. » (1639.)
(5) Cette passion du pape Clément IX pour les lettres et pour la musique le fit très mal voir des politiques ; on l'accusa de sacrifier à l'opéra les intérêts du Saint-Siège.
« Si compiace il papa molto délia musice, che finalmente non è altro che una soddisfazione dell' orecchio, e forse da qui nasce una gran parte di quel mormorio che si va seminando contro di lui, appunto come se fosse in- capace di sostenere il peso di una monarchia tanto immensa, deviandosi dalle occupazioni dovute per insinuarsi a cose di poco rilievo. » (Relazione sincrona sulla. corte di Roma. — Tesori délia corte Roynana. Bruxelles, 1672.)
(6) Chi sofre speri ; Il Pnlazzo incantato ; VArmi e gli Amori; La Comica del Cielo; La Vila humana; Dal Maie il Bene ; San Bonifazio ; (Mss. dans la bibl. du marquis Trivulzio).
M. Ademollo analyse, dans son livre des théâtres romains, le mélodrame
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