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94 LES ORIGINES DU THÉÂTRE LYRIQUE MODERNE.

papa(l), Gombert (2), messer Adriano (3), l'Eccell. Zarlino (4), » dont l'idéal est la perfection de l'harmonie et qui lui soumet la dé- clamation poétique (« l'oratione ») ; — l'autre, « fondée par le divin Gipriano Rore (5), élargie par Ingegneri (6), Marenzio (7), Gia- chio Wert(8), Luzzasco (9), Giacopo Péri, Giulio Gaccini, et les artistes les plus élevés et les plus pénétrants, met tout son effort à la perfection de la mélodie (« versa intorno alla perfettione délia melodia ») et lui soumet l'harmonie. — La poésie y siège à la première place et dirige les autres arts, mais par sa seule raison. Si elle commande, ce n'est pas en qualité du plus fort, mais du plus sage. Elle-même obéit au drame ; elle doit se modeler sur la vérité des passions. La nature est son idéal ; c'est dans un har- monieux effort pour rendre la réalité, que consiste le devoir des arts associés. La nature est le drapeau de l'art nouveau. Monte- verde puise en elle sa force et son assurance. S'il défend la mé-

��mort en 1557. Chanoine de Namur, puis Termonde et Béthune. Il fnt maître de chapelle de Charles Quint à Madrid, et le plus grand, avec Gombert et Clemens, de l'époque qui s'étend de Josquin à Palestrina.

(1) Jacques Clément. Flamand, né vers 1475, mort avant 15G6. Egalement ecclésiastique, il fut premier maître de chapelle de Charles Quint à Vienne.

(2) Nicolas Gombert, né à Bruges vers la fin du quinzième siècle. Ecclé- siastique, premier maître de chapelle de Madrid.

(3) Adriano Banchieri. Voir chapitre II.

(4) Giuseppe Zarlino, né à Chioggia en 1519, mort le 14 février 1590 à Ve- nise; élève de Willaert , il succéda à Cipriano Rore comme maître de cha- pelle à Saint-Marc, en 1565. Il était chapelain de l'église S. Severo, à Venise, chanoine de Chioggia, et faillit en devenir évêque en 1583. C'est lui qui fut chargé des chants de triomphe pour la bataille de Lépante, et de la musique de fête pour l'entrée de Henri III. Il jouit d'une gloire éclatante. Bettinelli {Risorgimenio d'Ilalia) l'appelle « un Titien », « un Arioste. » Marco Foscarini (Délia letteratura veneziana) l'appelle « famoso restaura- tore délia musica in tutta l'Italia. » Il n'est plus connu que comme théori- cien par ses Istituzioni harmoniche. Venise, 1558, 4 parties, et ses Dimos- trationi harmoniche, Venise, 1571, 5 part. ; enfin ses Supplementi rnusicali, Venise, 1588, où il combat les théories de Galilée.

(5) Voir chapitre IL

(6) Marc Antonio Ingegneri, né à Crémone vers 1545, et maître de Monte- verde. Il fut maître de chapelle du duc de Mantoue.

(7) Voir chapitre III.

(8) Giacche de Wert, belge; il fut au service du duc de Ferrare en 1580, puis de la duchesse de Mantoue en 1581.

(9) Luzzasco Luzzaschi, de Ferrare, maître de chapelle de la cathédrale, et du duc Alphonse II de Ferrare, le plus grand organiste italien de son temps.

On remarquera que tous les musiciens de l'école mélodique, sauf Giacche de Vert, sont italiens ; et que tous ceux de l'école harmonique , sauf Ban- chieri et Zarlino, sont Flamands.

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