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LES PREMIÈRES TENTATIVES

ment et qui, du jour où il aura trouvé un local plus ouvert au grand public, — il le cherche actuellement, — sera dans les meilleures conditions pour réussir.[1]

Mais il y a plus ; et déjà, depuis septembre 1903, un Théâtre populaire régulier est ouvert, au cœur du Paris ouvrier, 8, rue de Belleville.

Le directeur de ce théâtre, M. E. Berny, un homme jeune, intelligent et audacieux, s’est inspiré, autant que possible, des desiderata exprimés par l’enquête de la Revue d’art dramatique. La salle, qui n’est pourvue que d’une seule galerie, peut contenir de 1.000 à 1.200 spectateurs. Si l’expérience réussit, l’adjonction de deux galeries supplémentaires portera à 1.800 ou à 2.000 le nombre des places. Le prix est de 0 franc 25, 0 franc 50, 0 franc 75, 1 franc, 1 franc 25 et 1 franc 50 au maximum. Un système d’abonnements donne au théâtre populaire le moyen de risquer cer-

  1. S’associant à M. Édouard Quet, et à Madame Marya-Chéliga, M. Henri Dargel veut compléter son œuvre en fondant ce qu’il nomme le Théâtre du Peuple de Paris. Il s’agit « de créer et de répandre un répertoire dramatique digne de la mission sociale d’un véritable théâtre du Peuple ». Pour cela, un certain nombre de représentations nouvelles doivent être seront données au Théâtre du Peuple, salle de l’Athénée Saint-Germain. 21, rue du Vieux-Colombier, devant un public d’abonnés. Ces représentations payantes fourniront des ressources matérielles pour donner ensuite, avec les mêmes pièces, des représentations populaires à des prix très réduits, dans les théâtres de quartier, dans les Universités populaires, et dans les Maisons du Peuple, en France et à l’étranger.
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