Page:Rolland Le Théâtre du peuple.djvu/58

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

VII

L’ŒUVRE DES TRENTE ANS DE THÉÂTRE
ET LES GALAS POPULAIRES


Cette cathédrale, l’Œuvre des Trente ans de Théâtre a prétendu l’édifier en quelques semaines avec les ruines incohérentes du passé.

Il faut distinguer dans l’Œuvre des Trente ans de Théâtre l’œuvre de bienfaisance de l’œuvre de théâtre. De la première il n’y a que des éloges à faire. « C’était originairement une caisse de secours supplémentaire, destinée à venir en aide, directement et immédiatement, non seulement aux auteurs et aux artistes, qui ont leurs sociétés régulièrement constituées, mais à tous les gens de théâtre, auteurs, artistes, critiques, machinistes, décorateurs, etc., qui, après trente ans de travail et de lutte se trouveraient sans ressources, et aussi à ceux que la maladie ou la disparition d’un des leurs laisse dans le besoin. »[1] Rien de mieux, et il est extraordinaire que les Parisiens aient attendu si longtemps pour venir en aide à ceux qui, après les avoir amusés toute leur vie, tombaient ensuite dans la misère. L’initiative d’une telle mesure honore M. Adrien Bernheim, et l’on ne peut que rendre hommage à l’activité qu’il

  1. Adrien Bernheim. — Trente ans de Théâtre. 1903.
54