Page:Rolland Le Théâtre du peuple.djvu/203

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE THÉÂTRE DE NEUVY-SUR-LOIRE

tierre, et Desenne, eurent l’idée, à la suite d’une représentation de Courteline, donnée par eux au profit des pauvres, de créer un Théâtre du Peuple, qui fût une œuvre artistique et philanthropique à la fois. Elle devait avoir pour objet, d’après les termes mêmes de leur programme : « 1o de donner, quatre fois par an, des représentations dont les bénéfices seraient employés au soulagement immédiat de toutes les misères connues des membres participants à l’association ;

« 2o De développer dans la province la culture intellectuelle, et de contribuer à l’éducation morale. »

Ils firent appel aux bonnes volontés du pays, et cet appel fut entendu. Beaucoup d’ouvriers et de travailleurs des champs leur apportèrent leur concours. Des amis les aidèrent dans la construction d’un théâtre mobile, dressé dans la salle Chavannes. Des artistes brossèrent trois décors, dont une Vue de Neuvy.

Le 8 septembre 1901, ils donnèrent la Mort du duc d’Enghien de Hennique, Jean-Marie de Theuriet, et Monsieur Badin de Courteline. — En novembre 1901, le spectacle comprenait Blanchette de Brieux, et Un Client sérieux de Courteline. — Leur programme annonçait encore l’Ennemi du Peuple d’Ibsen, les Remplaçantes de Brieux, Poil de Carotte de Jules Renard, Danton, etc.

Cette œuvre semble s’être arrêtée en chemin ; mais il convenait de signaler une initiative aussi originale.