teur et acteur suffirait déjà à le rendre intéressant. — Peut-être sa situation est-elle moins avantageuse que celle du Théâtre de Belleville, et aura-t-il plus à lutter pour se constituer une clientèle populaire. De plus en plus, je crois qu’une des premières préoccupations de ceux qui cherchent à fonder un théâtre populaire doit être d’abord d’étudier avec soin l’esprit du quartier où ils s’établissent, et la clientèle habituelle de la salle où ils veulent donner des représentations. Dans une ville aussi vivante, et aussi complexe que Paris, il y a autant de différences entre les quartiers, et parfois même entre les rues, qu’entre deux provinces de France. Ce n’est pas que je ne croie qu’on ne puisse arriver à transformer un public : c’est au contraire, pour moi, l’objet de tout art qui vaut quelque chose, de tout art qui répugne à cette basse courtisanerie du public, que professent la plupart de nos critiques dramatiques d’aujourd’hui. Mais il y faut naturellement beaucoup de temps et de peine. — Nous engageons tous nos amis à soutenir les efforts si méritoires de M. Beaulieu.
M. Beaulieu annonce un très vaste programme :
Thérèse Raquin, pièce en quatre actes, d’Émile Zola ;
La Bonne Espérance, quatre actes, de Heyermans et Jacques Lemaire ;
Les Tisserands, cinq actes, de Gerhard Hauptmann ;
La Robe Rouge, quatre actes, de Brieux ;
L’Honneur, quatre actes, de Sudermann ;
Les Trois Filles de M. Dupont, trois actes, de Brieux ;