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PLANS DES FÊTES DE DAVID


IV

Rapport sur la fête de Bara et Viala ; — 23 messidor an II (11 Juillet 94)


[Ce rapport est également précédé d’un discours d’une emphase insupportable, et plus odieusement ridicule encore que celui du 19 prairial. Après une suite d’invectives contre les tyrans, de prosopopées aux ombres des martyrs, et de narrations de collège, David en arrive au Plan de la fête :]


Elle devait avoir lieu à 3 heures de l’après-midi. Au Jardin national, le président de la Convention prononce un discours, et remet les urnes de Viala et de Bara à des députations d’enfants, âgés de 11 à 13 ans, et de mères, dont les enfants étaient morts pour la liberté. À 5 heures, ces députations des mères et des enfants se mettent en marche, sur deux colonnes. Au centre, les artistes des théâtres, en six groupes : musique instrumentale, chanteurs, danseurs, chanteuses, danseuses, poètes récitant des vers. — Puis, les représentants du peuple, entourés des soldats blessés. Le président de la Convention donne la main droite à l’un d’eux, la gauche à la mère de Bara. Puis, le peuple. — La musique exécute des marches funèbres. « Les chanteurs exprimeront nos regrets par des accents plaintifs. Les danseurs dans des pantomimes lugubres et militaires. — On s’arrête. Tout se tait. Tout à coup, le peuple élève la voix, et par trois fois s’écrie : Ils sont morts pour la patrie. » — Arrivés devant le Panthéon, la Convention se place sur les degrés du temple ; les jeunes enfants, les musiciens, les chanteurs, les danseurs et les poètes, du côté des cendres de Viala ; les mères, les musiciennes et les danseuses, du côté des cendres de Bara. Les urnes sont déposées sur un autel, au milieu de la place. « Autour, les jeunes danseuses forment des danses funèbres qui retracent la plus profonde tristesse ; elles répandent des cyprès sur les urnes. » Des chants s’élèvent contre le fanatisme. — Il se fait un

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