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Article II. — Pour faciliter la réunion des sociétés populaires, la célébration des fêtes nationales et locales, des jeux civiques, des évolutions militaires, et la représentation des pièces patriotiques, la Convention déclare que les églises et maisons ci-devant curiales, actuellement abandonnées, appartiennent aux communes.


Écrit d’Anacharsis Cloots, cultivateur et député du département de l’Oise ; — nivôse an II, — décembre 1793.

… Il y a impossibilité physique et morale de donner la comédie à 30 millions de laboureurs, de vignerons, de bûcherons… La nation ne doit entretenir que les établissements dont la cité de France tout entière profite ; et il est impossible que plus de dix à douze communes aient des théâtres supportables ; le reste de la France chanterait sur la pelouse, pendant que vos acteurs déclameraient sur les planches. Non, non, le soleil luit pour tout le monde, et ceux qui préféreront les amusements d’un salon aux récréations champêtres n’ont qu’à se donner ce plaisir en payant leurs entrées. Laissez faire l’industrie particulière ; il en est des théâtres comme de la boulangerie : le gouvernement doit simplement veiller à ce qu’on n’empoisonne ni le corps ni l’esprit, à ce que l’on débite une nourriture saine. Il ne s’agit pas d’amuser une république en miniature, une poignée d’aristocrates corinthiens ou athéniens… Pas d’autre théâtre à nos sans-culottes que la nature, qui nous invite à danser la farandole sous un chêne séculaire. Lire, écrire, chiffrer, voilà pour l’instruction ; la joie et un violon, voilà pour les spectacles.


Séance de la Convention nationale, du 4 pluviôse an II (23 janvier 1794)
Président : Vadier

Décret :

La Convention nationale décrète qu’il sera mis à la disposition du ministère de l’intérieur la somme de 100.000 livres, laquelle sera répartie, suivant l’état annexé au présent

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