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V

DE QUELQUES AUTRES GENRES DE THÉÂTRE DU PEUPLE
DRAME SOCIAL. — DRAME RUSTIQUE. — CIRQUE


J’ai insisté sur l’Épopée historique par préférence personnelle, — il n’est pas interdit de parler de ce qu’on connaît le mieux, — et parce qu’il était nécessaire de réagir contre le discrédit, non d’un genre. — il est encore inconnu en France, et tout entier à créer. — mais d’un nom galvaudé par le ridicule de quelques fantoches romantiques. Ce n’est là qu’une seule des provinces du théâtre populaire nouveau. Combien d’autres s’ouvrent à nous !

Avant tout, le Drame social, vigoureusement essayé par toute une génération de dramaturges nouveaux. À la suite des poètes du Nord, d’Ibsen, de Bjoernson, et de Hauptmann, Jean Jullien, Descaves, Mirbeau, Ancey, Hervieu, Brieux, de Curel, Émile Fabre, Gabriel Trarieux, Lucien Besnard, c’est-à-dire presque tous ceux qui comptent dans le théâtre d’aujourd’hui, ont montré la vitalité singulière de ce genre, qui a sur tous les autres à l’heure actuelle l’avantage d’être le plus nécessaire de tous ; car il a jailli spontanément des souffrances, des doutes et des aspirations présentes ; et il fait partie intégrante de l’action. Certains lui en font un reproche, comme s’éloignant ainsi de l’idéal désintéressé de l’art. Pour moi, je l’en loue, et j’en ai déjà dit mes raisons. Heureuses, les époques et les œuvres sereines. Mais

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