surtout les hautbois étaient arrivés à un degré de virtuosité, que ceux d'aujourd'hui atteignent à peine. En revanche, l'Opéra de Hanovre était fermé ; et Hændel ne put même pas faire jouer Rinaldo.
Il avait goûté du théâtre, et ne se résignait pas à y renoncer. Aussi soupirait-il vers Londres. Il avait tâté le terrain en Angleterre, il l'avait jugé favorable, il était bien décidé à s'y établir. Il recevait de là des nouvelles régulières[1]. Depuis son départ, aucun opéra n'avait pu se maintenir, en dehors de Rinaldo. Les amateurs anglais le rappelaient. Hændel, qui brûlait de partir, demanda un nouveau congé à la cour de Hanovre. On le lui accorda, dans les termes les plus aimables, — « à condition qu'il reviendrait au bout d'un temps raisonnable »[2].
Il retourna à Londres, vers la fin de novembre 1712, juste à temps pour surveiller la représentation d'une pastorale, Il Pastor Fido, œuvre hâtive, dont il reprit les plus beaux chants plus
- ↑ On voit, par les lettres de 1711, que Hændel s'appliquait, en Allemagne, à perfectionner sa connaissance de l'anglais.
- ↑ La maison de Hanovre était, comme on sait, prétendante à la succession au trône d'Angleterre ; et elle devait ménager la parente à héritage, la reine Anne, à qui plaisait Hændel.