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première victoire, il s’en alla tenter la chance à Venise.

Venise était alors la métropole musicale de l’Italie. Elle était en quelque sorte la patrie de l’opéra. C’etait là qu’un demi-siècle avant, s’était ouvert le premier théâtre public d’opéra, et depuis, quinze autres théâtres d’opéra. Là, pendant le carnaval, jouaient, chaque soir, sept théâtres d’opéra. Chaque soir, se tenait aussi une Académie de musique, c’est-à-dire une réunion musicale, et parfois deux ou trois par soir. Chaque jour, dans les églises, des solennités musicales, des concerts qui duraient plusieurs heures, avec plusieurs orchestres, plusieurs orgues, plusieurs chœurs en écho[1]. Et le samedi et le dimanche, les fameuses Vêpres des Hôpitaux, ces Conservatoires de femmes, où l’on élevait pour la musique des orphelines, des enfants trouvées, ou tout simplement les filles qui avaient de belles voix : elles donnaient des concerts d’orchestre et de chant, pour lesquels tout Venise se passionnait. Venise baignait dans la musique ; la vie entière

    l’amour de Hændel pour la fameuse Vittoria Tesi. Celle-ci n’avait que sept ans en 1707, et elle ne débuta qu’en 1716.

  1. Parfois à San Marco, six orchestres : deux grands dans les galeries des deux grandes orgues ; quatre moindres, distribués deux par deux, entre les bas côtés, chacun avec deux petites orgues.