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On a voulu voir dans les trois morceaux[1] de l’ouverture d’Esther (1720) tout un programme, que Chrysander détaille ainsi : 1° la méchanceté de Haman ; 2° les plaintes d’Israël ; 3° la délivrance. Je me contenterai de dire que l’ensemble de la Sinfonia est dans la couleur et l’esprit de la tragédie. — Mais il n’est plus possible de douter, pour l’ouverture de Debora, ou pour celle de Belsazar, que Hændel n’ait voulu y traduire un programme. Car sur les quatre morceaux de l’ouverture de Debora, le second est repris plus loin comme chœur des Israélites, le quatrième comme chœur des prêtres de Baal. Ainsi, dès les premières pages, est nettement posée dans l’ouverture la dualité des peuples, dont l’antagonisme fait le sujet du drame[2]. Il
- ↑ Andante, larghetto, allegro fugué.
- ↑ Seulement, tandis qu’un compositeur moderne n’eût pas manqué d’exposer son programme d’une façon organique, en présentant tour à tour les deux thèmes rivaux, puis en les mettant aux prises, et enfin terminant par le triomphe du thème d’Israël, Hændel se contente d’exposer les deux