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Comment cette souplesse d’élocution pouvait-elle être réalisée par l’orchestre ? — Il faut, pour le comprendre, se représenter la disposition d’un orchestre d’alors. Il n’était pas, comme aujourd’hui, centralisé dans la main d’un seul chef. Ainsi que le dit M. Seiffert[1], au temps de Hændel, c’était le principe de la décentralisation qui régnait. Les chœurs avaient leurs chefs, qui s’entendaient avec l’orgue, dont ils pouvaient suivre les signes, et qui soutenait les voix. L’orchestre était divisé en trois, à l’italienne : 1o le Concertino, comprenant un premier et un second violons et un violoncelle soli ; 2o le Concerto grosso, comprenant le chœur des instruments ; 3o les Ripienistes, fortifiant le grosso[2].


    en toutes choses. Qui joue des instruments doit être tout à fait au courant du chant. »

    Et M. Volbach montre que ces principes régnaient alors en Allemagne, chez des musiciens de tout ordre, entre autres le trompettiste Altenburg, dont l’école de trompette avait pour base ce principe que l’exécution instrumentale doit être pareille à la parole chantée.

  1. Max Seiffert : Die Verzierung der Sologesänge in Hændels Messias. (Sammelbände der I. M. G., juillet-septembre 1907.)
  2. M. Fritz Volbach compte, pour le Concerto grosso, 8 premiers violons, 8 seconds, 6 altos, 4 à 6 violoncelles, 4 contrebasses, — et pour les Ripienistes, 6 premiers violons, 6 seconds, 4 altos, 3 à 4 violoncelles, 3 contrebasses.

    Ces chiffres sont notablement supérieurs à ceux des exécutions ordinaires de Hændel. Les comptes d’une exécution du Messie au Foundling Hospital, le 3 mai 1759, peu après la mort de Hændel, donnent seulement 56 exécutants, dont 33 instrumentistes et 23 chanteurs. Les instrumentistes se