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Le premier, comme le dit M. Volbach, il dégage la personnalité expressive du violoncelle[1]. De l’alto, il sait tirer de curieux effets de demi-teintes indécises et troubles[2]. Il donne aux bassons un caractère lugubre et fantastique[3]. Il essaie d’instruments nouveaux : soit plus petits[4], soit plus grands[5]. Il emploie le tambour solo, d’une façon dramatique, pour le serment

    Céphise, il s’agissait de trompettes aiguës. — M. Streatfeild mentionne aussi un concerto pour deux « clarinettes » et corno di caccia, dont le manuscrit se trouve au Fitzwilliam Museum de Cambridge.

  1. Alcina, Semele, l’Allegro, la Fête d’Alexandre, la Petite Ode à sainte Cécile, etc. En général, il donne au violoncelle un caractère de désir amoureux, ou de consolation élégiaque.
  2. Ainsi, dans la fameuse scène qui ouvre le second acte de la Fête d’Alexandre, seconde partie de l’air, en sol mineur, évoquant la troupe des morts qui errent, la nuit, sans tombeau. Pas de violons, ni de cuivres : 3 bassons, 2 violes, violoncelle, contrebasses et orgue.
  3. Dans Saul, scène chez la sorcière, apparition de l’ombre de Samuel.
  4. Les violette marine (petites violes très douces), dans Orlando (1733).
  5. Les instruments monstrueux, essayés pour les exécutions colossales à Westminster. Le double basson de Stainsby, construit en 1727, pour les fêtes du couronnement. — Hændel emprunte au grand maître de l’artillerie les plus grosses timbales conservées à la Tour pour Saul et pour le Dettinger Te Deum. — Bien plus, comme Berlioz, il ne craint pas de faire usage, dans l’orchestre, des armes à feu. Mrs Elisabeth Carter écrit : « Hændel a littéralement introduit des armes à feu dans Judas Macchabée ; et elles font bon effet. » (Carter Correspondence, p. 134.) Et Sheridan, dans une esquisse comique (Jupiter), représente un auteur qui ordonne de tirer un coup de pistolet derrière la scène, en disant : « Ceci, je l’emprunte à Hændel ».