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dans son Agrippina, — le modèle de Scarlatti et de Steffani dans les premiers opéras de Londres, où s’introduisent bientôt des influences anglaises, dans la rythmique surtout ; — puis c’est Bononcini, avec qui il rivalise ; — puis, de grands essais de génie pour créer un drame musical nouveau : le Giulio Cesare, le Tamerlano, le Orlando ; — ensuite, les charmants opéras-ballets, inspirés de la France : Ariodante, Alcina ; — après, ces opéras où point l’opéra-comique et le style allégé de la seconde moitié du siècle : Serse, Deidamia… Hændel eût continué qu’il eut vraisemblablement essayé d’autres genres encore, sans faire choix, comme Gluck, d’un seul pour sen emparer.

Sans doute — et c’est là le plus grand défaut de son théâtre, — il était contraint par les conventions de l’opéra italien d’alors et par la composition de sa troupe de chanteurs, à se passer des chœurs, et à écrire des opéras pour soli, dont les principaux rôles étaient faits pour la primadonna et pour le contralto[1]. Mais toutes

  1. Voici la distribution vocale de quelques-uns de ses opéras de Londres :

    Radamisto (1720) : 4 soprani (dont 3 rôles d’hommes), 1 alto, 1 ténor et 1 basse ;

    Floridante (1722) : 2 soprani, 2 contralti, 2 basses ;

    Giulio Cesare (1724) : 2 soprani, 2 alti, 1 contralto (rôle de César), 2 basses ;