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ronnement. Et l'année suivante, il écrivit Deborah (17 mars 1733), et Athalia (10 juillet 1733), où les chœurs tiennent la première place. Mais contre son attente, ces grands drames bibliques, qui auraient dû trouver dans la nation anglaise un écho enthousiaste, se heurtèrent à une violente cabale, inspirée par des raisons personnelles, où l'art n'était pour rien. On fit le vide autour de Deborah[1] ; et si Athalia réussit à Oxford[2], Hændel ne parvint à la faire jouer à Londres que deux ans plus tard.

Une fois de plus, Hændel dut revenir à l'opéra italien. — L’inimitié publique le poursuivit sur ce terrain. La famille royale de Hanovre était détestée. Elle ajoutait elle-même à son discrédit par les disputes scandaleuses qui mettaient aux prises le Roi et son fils. Le prince de Galles, par esprit de mesquine vengeance centre son père, dont il savait l'affection pour Hændel, s'amusa

  1. À la première, « il y avait en tout, dit un pamphlet, 260 personnes, dont pas une n'avait payé la moitié du prix ; quelques-unes avaient même reçu de l'argent pour venir ». Hændel essaya de redonner l'œuvre, à des prix moitié moindres : on ne vint pas davantage. Les patriotes anglais se répétaient déjà, en exultant, que le Saxon, découragé, allait retourner dans son Allemagne.
  2. Athalia fut écrite pour les fêtes de l'Université d'Oxford, auxquelles Hændel avait été invité. On devait lui conférer le titre de docteur de l'Université. Mais on ne sait, au juste, ce qui se passa, Hændel ayant toujours refusé, par la suite, de s'expliquer là-dessus. Ce qui est certain, c'est que Hændel ne reçut point le titre.