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En dépit de ses efforts pour agir bravement et laisser faire aux dieux, il était heureux que Clerambault ne pût voir toutes les suites de sa pensée. Sa pensée aspirait au règne de la paix. Et très probablement, elle contribuerait, pour une part qui n’était pas infime, au déchaînement des luttes sociales. Comme tout vrai pacifisme, — si paradoxal que ce semble. Car il est une condamnation du présent.

Mais Clerambault ne se doutait pas des forces redoutables qui, un jour, se réclameraient de lui. Par un effet opposé, son esprit conquérait parmi ces jeunes gens plus d’harmonie, en réagissant contre leur violence. Il sentait d’autant plus le prix de la vie qu’ils en faisaient si bon marché. En cela, ils ne se distinguaient pas beaucoup des nationalistes qu’ils voulaient combattre. Bien peu aimaient la vie plus que l’idée. (C’est, dit-on, une grandeur de l’homme…)

Tout de même, Clerambault fut bien aise de rencontrer un homme qui aimait la vie pour la vie. Un camarade de Moreau, grand blessé comme lui, Gillot : dans