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Ces jeunes gens accueillirent Clerambault avec une affectueuse estime. Ils tâchèrent de l’annexer : les uns, naïvement, lisant dans sa pensée ce qu’eux-mêmes ils pensaient ; les autres, convaincus que l’honnête vieux bourgeois, dont le cœur était jusque-là le seul guide, généreux mais insuffisant, se laisserait instruire par leur ferme science et saurait, comme eux, suivre jusqu’à l’extrême bout les conséquences logiques des principes posés. Clerambault se défendait faiblement, car il savait qu’il n’y a rien à faire pour convaincre un jeune homme qui vient de s’incruster dans un système. À cet âge de la vie, la discussion est vaine. On peut agir sur lui, dans les années d’avant, où ce bernard-l’hermite cherche encore sa coquille ; et on le peut après, quand la coquille s’effrite ou le gêne aux entournures. Mais quand l’habit est neuf, il n’y a qu’à l’y laisser : l’habit est à sa mesure. S’il grandit — ou rapetisse — il en prendra un autre. Ne contraignons personne ! Mais que personne ne nous contraigne !

Personne, dans ce milieu, — au moins, les premiers