sance de son premier enfant, elles reparaissent. Il passe alternativement par des crises de prière et de négation. Il lit en vain les philosophes. Dans son affolement, il en vient à redouter la tentation du suicide. Le travail physique le soulage : ici, point de doutes, tout est clair. Levine cause avec les paysans ; un d’eux lui parle des hommes « qui vivent non pour soi, mais pour Dieu ». Ce lui est une illumination. Il voit l’antagonisme entre la raison et le cœur. La raison enseigne la lutte féroce pour la vie ; il n’y a rien de raisonnable à aimer son prochain :
La raison ne m’a rien appris ; tout ce que je sais m’a été donné, révélé par le cœur[1].
Dès lors, le calme revient. Le mot de l’humble moujik, dont le cœur est le seul guide, l’a ramené à Dieu… Quel Dieu ? Il ne cherche pas à le savoir. Levine, à ce moment, comme Tolstoï le restera longtemps, est humble à l’égard de l’Église, et nullement en révolte contre les dogmes.
Il y a une vérité, même dans l’illusion de la voûte céleste et dans les mouvements apparents des astres[2].