Je commencerai ce récit comme un conte fabuleux. Le plus extraordinaire est que cette antique légende, qui semble détachée d’une mythologie, soit l’histoire de vivants d’hier, nos voisins dans le « siècle », et qu’ont vus de leurs yeux des vivants d’aujourd’hui[1]. Leurs témoignages encore tout chauds, je les ai reçus de leurs mains ; je me suis entretenu avec certains de ceux qui furent les compagnons de cet être mythique — de l’homme-Dieux ; je me porte garant de leur loyauté. Ces témoins oculaires ne sont pas de naïfs pécheurs de l’Évangile ; tels d’entre eux sont de graves esprits, instruits de la pensée d’Europe et de sa scrupuleuse discipline. Et cepen-
- ↑ À la date où j’achève la rédaction de ce livre (automne 1928), vivent encore les disciples directs et témoins oculaires de Ramakrishna, dont les noms suivent :
Swami Shivananda, abbé du Math (monastère) central de Belur près Calcutta, et directeur de la Ramakrishna Math et Mission ; — Sw. Abhedananda ; — Sw. Akhandananda ; — Sw. Nirmalananda ; — Sw. Vijnanananda ; — Sw. Subhodananda ; — Mahendranath Gupta, directeur d’un établissement d’éducation à Calcutta, qui a noté et publié les Entretiens avec le maître, sous le titre : L’Évangile de Ramakrishna ; — Ramlal Chatterji, neveu de Ramakrishna. — Sans parler des disciples laïques, dont il est difficile de suivre les traces.