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son neveu de lui chercher un médecin. Le misérable oublia la commission, ne s’en souvint que deux jours après. Le médecin vint trop tard et soigna mal Beethoven. Trois mois, sa constitution athlétique lutta contre le mal. Le 3 janvier 1827, il institua son bien-aimé neveu, légataire universel. Il pensa à ses chers amis du Rhin ; il écrivit encore à Wegeler : «... Combien je voudrais te parler ! mais je suis trop faible. Je ne puis plus rien que t’embrasser dans mon cœur, toi et ta Lorchen. » La misère eût assombri ses derniers instants sans la générosité de quelques amis anglais. Il était devenu très doux et très patient[1]. Sur son lit

  1. Les Souvenirs du chanteur Ludwig Cramolini, qui viennent d’être publiés, racontent une émouvante visite à Beethoven, pendant sa dernière maladie, où Beethoven se montra d’une sérénité et d’une bonté touchantes. (Voir la Frankfurter Zeitung du 29 septembre 1907.)