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hésita à trouver la forme exacte de l’hymne, et l’œuvre où il pourrait lui donner place. Même dans sa Neuvième Symphonie, il était loin d’être décidé. Jusqu’au dernier instant, il fut sur le point de remettre l’Ode à la Joie à une dixième ou onzième symphonie. On doit bien remarquer que la Neuvième n’est pas intitulée, comme on dit : Symphonie avec chœurs, mais Symphonie avec un chœur final sur l’Ode à la Joie. Elle pouvait, elle a failli avoir une autre conclusion. En juillet 1823, Beethoven pensait encore à lui donner un finale instrumental, qu’il employa ensuite dans le quatuor op. 132. Czerny et Sonnleithner assurent même qu’après l’exécution (mai 1824), Beethoven n’avait pas abandonné cette idée.

Il y avait, à l’introduction du chœur dans une symphonie, de grandes difficultés techniques que nous attestent les cahiers de Beethoven et ses nombreux essais pour faire entrer les voix autrement, et à un autre moment de l’œuvre. Dans les esquisses de la deuxième mélodie de