Page:Rolland - Vie de Beethoven.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

non moins que l’Appassionata, l’intensité de son amour :

« Mon ange, mon tout, mon moi… j’ai le cœur gonflé du trop que j’ai à te dire… Ah ! où je suis, tu es aussi avec moi… Je pleure, quand je pense que tu ne recevras probablement pas avant dimanche les premières nouvelles de moi. — Je t’aime, comme tu m’aimes, mais bien plus fort… Ah ! Dieu ! — Quelle vie ainsi ! Sans toi ! — Si près, si loin. — … Mes idées se pressent vers toi, mon immortelle aimée (meine unsterbliche Geliebte), parfois joyeuses, puis après tristes, interrogeant le destin, lui demandant s’il nous exaucera. — Je ne puis vivre qu’avec toi, ou je ne vis pas… Jamais une autre n’aura mon cœur. Jamais ! — Jamais ! — Ô Dieu ! pourquoi faut-il s’éloigner quand on s’aime ? Et pourtant ma vie, comme elle est à présent, est une vie de chagrins. Ton amour m’a fait à la fois le plus heureux et le plus malheureux des hommes. — … Sois paisible…, sois paisible — aime-moi !