lion est amoureux : il rentre ses griffes. Mais on sent sous ses jeux, sous les fantaisies et la tendresse même de la Symphonie en si bémol, la redoutable force, l’humeur capricieuse, les boutades colériques.
Cette paix profonde ne devait pas durer ; mais l’influence bienfaisante de l’amour se prolongea jusqu’en 1810. Beethoven lui dut sans doute la maîtrise de soi, qui fit alors produire à son génie ses fruits les plus parfaits : cette tragédie classique, la Symphonie en ut mineur, — et ce divin rêve d’un jour d’été : la Symphonie pastorale (1808)[1]. — L’Appassionata, inspirée de la Tempête de Shakespeare[2], et qu’il regardait comme la plus puissante de ses sonates, paraît en 1807, et est dédiée au frère de Thérèse. À Thérèse elle-même il dédie la rêveuse et fantasque sonate, op. 18 (1809). Une lettre, sans date[3], et adressée À l’immortelle Aimée exprime,