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mettre par écrit, le plus souvent je jette ma plume au loin, parce que je ne suis pas en état d’écrire comme je sens. Je me souviens de toute l’affection que tu m’as toujours montrée, par exemple quand tu as fait blanchir ma chambre, et que tu m’as si agréablement surpris. Aussi de la famille Breuning. Qu’on se soit séparé les uns des autres, c’était dans le cours naturel des choses : chacun devait poursuivre le but qu’il s’était désigné, et chercher à l’atteindre ; seuls les principes éternellement inébranlables du bien nous ont retenus toujours fermement unis ensemble. Malheureusement, je ne puis pas t’écrire aujourd’hui autant que je voudrais, parce que je suis alité….

J’ai toujours la silhouette de ta Lorchen ; (je te le dis) pour que tu voies comme tout ce qu’il y a eu de bon et de cher dans ma jeunesse m’est toujours précieux.

… On dit chez moi : Nulla dies sine linea, et je laisse pourtant la muse dormir ; mais c’est