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faites mon portrait, n’est-ce pas ? C’est entendu ?

— Avez-vous une photo ?

— Non, je n’en ai pas.

— Comment voulez-vous, alors ? Je ne peux pourtant pas vous peindre dans la rue.

— Vous m’avez dit que chez vous, vous êtes seule, presque tous les jours.

— Oui, les jours où maman travaille à l’usine… Mais je n’ose pas…

— Vous craignez qu’on nous voie ?

— Non, ce n’est pas pour cela. Nous n’avons pas de voisins.

— Alors, qu’est-ce que vous craignez ?

Elle ne répondit pas.

Ils étaient arrivés sur la place du tram. Quoiqu’il y eût autour d’eux d’autres gens qui attendaient, on les voyait à peine, le brouil-