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Montparnasse, dans l’ombre il croisa Pierre et Luce. Il craignit qu’ils ne l’eussent remarqué. Mais ils ne se souciaient guère de ce qui les entourait. Étroitement serrés, Pierre appuyant son bras sur le bras de Luce et lui tenant la main, entrelaçant leurs doigts, ils marchaient à petits pas, avec cette tendresse avide et goulue d’Éros et de Psyché étendus sur la couche nuptiale de la Farnésine. L’étreinte de leurs regards les fondait en un seul, comme une cire. Philippe, appuyé à un arbre, les regarda passer, s’arrêter, continuer, s’effacer dans la nuit. Et son cœur était plein de pitié pour les deux enfants. Il pensait :

— Ma vie est sacrifiée. Soit ! Mais il n’est pas juste de prendre aussi celles-là. Si je pouvais au moins payer pour leur bonheur !