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n’est pas seulement dans les secours matériels que les peuples meurtris peuvent se rendre. Elle est, plus encore, dans le réconfort moral qu’ils y puiseront, pour leur relèvement. Ce qui a flétri l’âme européenne, ce qui, depuis les années de guerre, pèse obscurément sur le cœur des deux peuples, — et non moins du vainqueur que du vaincu — ce qui les empêche de reprendre goût à la vie, à l’effort, à l’espoir, — c’est la méfiance mutuelle, la rancune, le soupçon avilissant. Les deux victimes ajoutent à leur malheur, en se le reprochant. Amis, — amis de France et d’Allemagne, — allégeons-le plutôt, en le partageant ! Ne perdons plus notre temps en récriminations vaines sur le passé, mais tâchons que l’avenir soit plus clair pour nos fils ! Un champ de travail immense réclame tous nos bras. À l’œuvre, tous, en commun !