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2o Aide effective offerte à la communauté française. À la place du service militaire, instituer un service civil (voir les projets actuellement adoptés ou proposés en Scandinavie, Hollande, Suisse)[1] — non pas un service civil en temps de guerre, mais dès à présent en temps de paix — et non pas pour des œuvres qui soient susceptibles de se rattacher, directement ou indirectement à la guerre, mais pour des œuvres d’utilité et de charité publique : contre les épidémies et les calamités de la nature, pour des travaux de reconstruction ou d’assainissement, etc. Si le service pour le meurtre et la mort doit être rejeté, il faut établir à sa place un service pour la vie et le bien de nos frères d’un pays et de tous les pays. Selon quelles modalités ? À vous de le chercher ! Mais on ne comprendrait pas une doctrine qui se refuserait à des sacrifices pour une cause inhumaine, sans s’offrir à d’autres sacrifices pour une cause humaine. C’est par ces sacrifices, et par eux seuls, que vous gagnerez le respect et, peu à peu, l’adhésion du monde.

R. R.


  1. La plus remarquable de ces organisations est le Service Civil International, fondé et dirigé, en Suisse, par Pierre Cérésole. — Depuis cette date de 1923, sa bienfaisante activité s’est fait connaître hors des frontières, et notamment en France, où il est venu en aide aux populations du Midi, éprouvées par les inondations. Actuellement, il agit même en dehors d’Europe, aux Indes, où il travaille à réparer les destructions du grand tremblement de terre de 1934. — (Note de 1935.)