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préjugés nationaux, moraux et sociaux, — pour édifier un ordre nouveau. Je donne la main à la Révolution prolétarienne, où qu’elle travaille, où qu’elle combatte, dans le monde. Et, comme je l’ai répété obstinément, au Congrès d’Amsterdam et à celui des Combattants de la Paix, j’appelle à s’allier pour ce combat d’où dépendent les destins de l’humanité, toutes les forces et de la non-violence et de la violence organisée.

Contre le fascisme en Allemagne et en Italie, je soutiendrai toujours la Révolution allemande et italienne, — de même que, si le fascisme voulait s’implanter en France, je me joindrais, dans la mesure de mes forces, aux forces Révolutionnaires. Ce n’est que par le bloc de toutes les forces Révolutionnaires — (et j’y comprends les forces organisées de la non-violence, grèves générales, etc., aussi bien que l’armée du prolétariat avec ses alliés intellectuels) — qu’on pourra opposer une digue efficace à la poussée du Fascisme et le refouler.

J’honore les objecteurs de conscience individuels, qui, au sacrifice de leur vie, donnent l’exemple du Refus héroïque à l’injustice. Mais si leur exemple, si leur martyre peut féconder l’avenir, pour le présent ils ne sauvent que leur conscience : ce n’est pas assez ! Il faut sauver aussi les autres, les milliers d’autres, il faut sauver vos frères et vos fils, que la plus brutale, la plus sauvage des Réactions asservirait, peut-être pour des siècles. Car, il ne faut pas vous y tromper — vous êtes en ce moment, vous et vos fils, sous le talon levé — « le Talon de Fer » (relisez la prophétique « Anticipation » de Jack London !)

Résistants de toutes les formations d’esprit et de partis — (je dirais presque : de toutes les « confessions ») — Résistants à la Réaction, non-violents et violents, — organisez-vous !

R. R.