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n’eût point vaincu. — Mais la défaite des défaites — l’ignominie — est le renoncement, l’abdication, l’aplatissement des Otto Wels, des Noske, de la social-démocratie et des syndicats de l’Allemagne, sous la cravache de von Papen et sous la trique de Goering.

4. Autre question : — L’intervention présumée de l’U. R. S. S.

Elle me paraît très peu probable, à l’heure actuelle, car elle est contraire aux nécessités de la construction soviétique et aux directives du parti Stalinien : (chacun sait que c’est là un de ses profonds dissentiments avec l’opposition trotskiste).

Mais si pourtant la force des choses obligeait à un conflit armé entre l’U.R.S.S. et quelque Sainte-Alliance fasciste, pas un instant le doute n’est permis sur le parti que nous aurions à prendre. Moi, en tout cas, je n’hésite pas : je me range aux côtés de l’U.R.S.S., qui représente l’unique bastion du nouveau monde du Travail, organisant ses destinées. Et je dis à ceux qui m’écoutent : « Défendez-la par tous les moyens dont vous disposez, — les uns, par les armes, — les autres, par le Refus de conscience ! » Même si l’U.R.S.S. ne représente pas pour tous ceux des nôtres l’idéal qu’ils conçoivent, — son ennemi mortel est notre ennemi mortel, à tous. L’action nous impose à tous l’alliance contre l’ennemi commun.

5. Non, je ne dis pas avec Bertrand Russell : — « Tout vaut mieux que la guerre. » Rappelez-vous la devise de Spinoza, qui est en tête de mon livre : « Mère et Fils »[1], et que vous avez souvent citée :

Pax enim non belli privatio,
Sed virtus est, quæ ex animi fortitudine oritur.

  1. Troisième volume de l’Âme Enchantée.