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compte, en Europe. Quelles sont les chances de réussite d’un mouvement de Résistance non-violente, en Europe ? Examinez-les ! Stratégiquement, je les juge extrêmement faibles, à l’heure présente.

4o Vous craignez que si des Non-violents se trouvaient mêlés à un mouvement où participeraient des éléments prêts à la violence, « les Non-violents joueraient, à leur insu, le rôle d’agents provocateurs, en donnant à la répression l’occasion de les assassiner lâchement. Et cela, il ne le faut pas. » — Qu’il ne le faille pas, ou qu’il le faille, n’en doutez pas, cher Bauchet ! Vous serez assassinés, — à moins de passer à l’ennemi (et il n’est pas sûr que même ce ralliement tardif ou cette résignation suffisent à apaiser les furieux que nous fabriquent les fascismes).

Que les Non-Violents et les Violents forment deux armées distinctes, — oui, d’accord ! Mais alliées et coordonnées. Ou elles périront. Et la plus faible, numériquement, les Non-Violents, avant l’autre.

Mettez-vous bien dans les yeux, que Non-Violents et Violents n’ont pas affaire à deux ennemis. L’ennemi est le même pour les deux. Et il ne s’agit même plus de l’attaquer, à l’avance. L’initiative est — sera — prise par l’ennemi. Il s’agit de votre défense. Vous avez le choix : ou de vous laissez écraser isolément, les mains pures, mais sans aider les autres combattants, — ou d’accepter leur alliance (comme vous l’avez acceptée, lors du récent meeting d’Alfort ou de Suresnes, où les communistes se sont faits les gardes du corps des objecteurs de conscience).

Dans tous mes conseils d’aujourd’hui, je suis obligé