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PAR LA RÉVOLUTION, LA PAIX



I

LA PIRATERIE DE LA PAIX[1]


Je ne songeais pas, au temps où je flagellais la guerre, que j’aurais un jour à souffleter la paix, — la paix menteuse et pestilente. Mais le souffle qu’exhale celle qui est en train de mûrir est d’une telle puanteur qu’elle menace d’empoisonner l’Europe. Barrons le chemin à ce choléra, que nous préparent les tueurs de peuples, — la Sainte-Alliance militaire franco-allemande des « grands capitaines d’industrie » — (jadis ils se contentaient du titre de « chevaliers » !)

  1. Écrit en octobre 1929. Depuis cette date, les gouvernements, en Allemagne, en France, ont changé. La République de Weimar a été mise en terre par Hitler. Mais le double jeu s’est continué. Sans perdre de vue les revendications postérieures contre la France, le maître occulte de la politique étrangère du Troisième Reich, Rosenberg, a poursuivi, mais sans adresse, le plan d’un rapprochement franco-allemand, favorisant l’expansion germanique vers l’Est et le dépècement de l’U. R. S. S. L’article ci-dessus a été le premier cri d’alarme.