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8. — LE PACIFISME ET LA RÉVOLUTION[1].


Au moment où la Ligue Internationale des Combattants de la Paix va s’assembler en un congrès, pour discuter, comme il est nécessaire après une expérience de deux années, ses principes et ses moyens d’action, mon devoir de président d’honneur de la Ligue est de lui rappeler que je lui ai posé, par lettre ouverte du 12 juillet 1932 à Victor Méric, publiée dans la Patrie Humaine, trois questions essentielles, auxquelles il n’a pas été répondu.

Je me vois obligé de les renouveler en les précisant : car nous ne pouvons plus accepter d’équivoque sur les directives d’une action, qui peut d’un jour à l’autre devenir nécessaire.

Je lis dans les statuts de la Ligue, republiés par Méric, dans le Bulletin officiel de la L. I. C. P. encarté dans la P. H. du 11 au 18 mars, les déclarations de principe que voici :

« La Ligue place le pacifisme au-dessus de tout… »

« Quand on adhère à la L. I. C. P. on prend ses responsabilités pour lutter sur un terrain unique : celui du pacifisme. »

Méric affirme, d’un ton peut-être trop absolu, que ces déclarations qui font partie de la charte de la Ligue sont intangibles, et que, « sous aucun prétexte », il n’est permis

  1. Adresse du 15 mars 1933 au Congrès National de Pâques de la Ligue Internationale des Combattants de la Paix.