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reconnaissance de la lutte de classes et à la nécessité d’y prendre part dans les rangs des opprimés, — le système social actuel constituant, selon leur juste et rude définition, une « agression capitaliste ».

Je vous demande la permission de vous en lire quelques extraits :

« Nous, membres de la Réconciliation, réunis en Congrès à Lyon… sommes unis dans la conviction :

1o que le système économique actuel est incompatible avec les principes d’un ordre social véritablement chrétien ;

2o que la lutte de classes est un fait dans lequel, que nous le voulions ou non, chacun de nous est impliqué, — que, comme chrétiens, nous devons prendre position…

3o que notre société actuelle est puissamment organisée dans l’intérêt d’une classe privilégiée, et qu’il convient donc de considérer, dans le conflit des classes, le système capitaliste comme l’agresseur. Donc, comme membres de la Réconciliation, nous nous sentons contraints, chaque fois qu’il sera possible, de donner notre appui aux individus, groupes et organisations prolétariennes qui luttent contre l’oppression et contre l’exploitation sociale ;

4o que notre méthode consiste à encourager tous les moyens possibles de lutte non violente, etc. »

Or, si des hommes aussi pénétrés que ceux-ci du grand esprit chrétien de paix et d’amour, ont dû, instruits par les expériences sociales, en venir à cette dure, mais saine constatation, — vous, ici, resterez-vous en arrière ? vous fermerez-vous les yeux sur l’incapacité de l’intelligence bourgeoise à agir efficacement aujourd’hui sur le terrain social, si elle ne se met en liaison étroite de pensée et d’action avec le travail ouvrier ? Où cette alliance doit-elle