d’hommes et de femmes innocents, mais plusieurs milliers, avant que l’Inde atteigne dans le monde à un rang qui ne sera jamais surpassé… Que chacun regarde la pendaison comme une affaire ordinaire de la vie !…[1] »
La censure militaire réussit à empêcher pendant quelques semaines que les horreurs du Punjab fussent connues au dehors[2]. Mais quand le bruit s’en répandit dans l’Inde, un flot d’indignation parcourut le pays ; et l’Angleterre même s’émut. Une enquête fut ouverte par une Commission, que présidait lord Hunter. Parallèlement, le Congrès National indien forma une sous-commission pour procéder à une contre-enquête. L’intérêt évident du Gouvernement — (tous les Anglais intelligents le comprirent) — eût été de sévir contre les fauteurs du massacre d’Amritsar. Gandhi n’en demandait même pas tant. En son admirable modération, il se refusait à réclamer le châtiment du général Dyer et des autres officiers coupables, tout en les flétrissant. Il ne voulait pas de vengeance.