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On pria Gandhi de signer un papier, où il donnait son consentement à l’opération. Gandhi mit ses lunettes, lut attentivement et, demandant la permission de changer le texte, il dicta une lettre adressée au colonel Maddock : il y remerciait courtoisement les médecins et les autorités des bons soins donnés, affirmait sa confiance en son chirurgien, et réclamait l’opération immédiate. Puis, il releva ses genoux, y posa le papier, et signa au crayon d’une main qui tremblait beaucoup. On le laissa seul, quelques instants, avec Sastri, pour préparer la salle d’opérations. Le Mahâtmâ se mit à causer tranquillement. Et voici ses paroles textuelles :

«… Mon conflit avec le gouvernement continue et continuera aussi longtemps que persisteront les motifs qui l’ont provoqué. Il ne peut y avoir aucune condition. Si le gouvernement pense que mes motifs étaient bons et que je suis innocent, s’il pense qu’il m’a gardé assez longtemps prisonnier, il peut me laisser partir : cela serait honorable pour lui… On peut me libérer, mais ce ne doit pas être pour de faux prétextes… »

(C’est-à-dire, comme il le redira explicite-